Foyer (StG)
La chambre est encore froide.
Dehors il fait déjà noir.
Le ciel de décembre
plane menaçant sur leurs têtes
sans laisser de place aux étoiles.
L’humidité traîne dans leurs corps
et refuse de les quitter.
Les cendres encore tièdes
cachent les restes d’un feu
qui ne s’est pas laissé
étouffer par le temps:
il suffit de remuer un peu pour dégager un jet d’étincelles
qui jaillit entre les charbons rougeâtres.
La bûche bien sèche commence à s’intéresser
au craquettement des brindilles.
Les flammes s’emparent rapidement du bois,
le rongent, le mordillent.
Les corps doucement se réchauffent
par le rayonnement des flammes,
les muscles se détendent,
l’énergie recommence à courir dans leurs veines.
Une clarté éphémère accompagne leurs rêves.
Une lueur immatérielle joue sur les murs
comme dans un ballet d’ombres chinoises.
Crépitements, bruissements légers :
c’est le feu qui parle le langage des flammes.
Tout devient flou, tout s’estompe.
Les corps se laissent envahir par ce murmure enivrant.
C’est doux de se laisser aller,
de s’abandonner au bercement de ce spectacle incorporel.
Les âmes quittent les corps matériels,
s’éloignent emportées par ce flux magique de sensations,
qui se transforment en émotions,
qui s’hybrident pour créer des brillances nouvelles…
Le plafond se fend, se lézarde, se dégage.
Le ciel étoilé ouvre ses bras à leurs rêves.
Accueillant, rassurant.
Zucchero - Cosi' Celeste