05/02/10

La terrasse de l'infini (StG)


Les murs en pierre qui longent
les ruelles glissantes
restituent la chaleur
absorbée pendant la journée.
Il est tard, très tard, et ses talons
ne nous permettent pas d'avancer plus vite.

Nous terminons notre course à perdre haleine
devant la grande porte en bois
qui, inexorable, nous empêche l'accès
à la terrasse des rêves.

A travers les fissures
on peut contempler l'allée arborée
et on imagine ce tremplin vers le bleu,
la grande bleue.
Là où la mer se mélange avec le ciel
et l'horizon disparaît, avalé par la fantaisie.

C'est l'endroit où les âmes s'envolent légères,
libres,
main dans la main,
l'une dans l'autre,
même souffle,
même pensée,
mêmes émotions.
Fusionnées.
Pour regarder avec les mêmes yeux,
pleurer avec les mêmes larmes,
battre à l'unisson.

C'est la porte qui s'ouvre chaque soir dans nos rêves
et qui se resserre clémente avant le réveil.
Frontière éphémère,
coutre affûtée qui s'enfonce
entre nos vies impuissantes
à toujours séparées.

Musique et étoiles (StG)


Graver ce moment
graver cette nuit
faite de musique
et d'étoiles
de parfum de laurier
et de citron.

C'est peut être le ciel
qui descend sur nous
et qui amène nos âmes là-haut
transportées par ces notes magiques,
ensorcelées.

Je ne suis pas prêt
pour ce voyage
à cheval d'une mélodie.
J'ai froid.

Serre-moi fort
que je ne m'aperçoive d'être seul
sous cette voûte sombre et infinie.

Sotto la vela (StG)


Sotto la vela
c'è rabbia e dolore.
Sotto la vela
finisce l'amore.
Sospeso
sorpreso
ti lasci cullare.
Silenzio d'intorno
nel dolce frusciare.
Ricordi
bambino
piccino nel mare.
Sorridi
è finita
bisogno di andare.
Lontano
ritornano
schiume e frangenti
essenze inebrianti
e sabbie sferzanti,
stelle morenti
e fronde frementi.
C'è un mondo
che corre
-esplora quel buio-
c'è un nulla che alletta
-tiri, t'aggrappi-
Affiori
respiri
la morte nel cuore.
Afferri la vita
-è un uomo che muore-.
Risali
ritorni
è un pianto d'amore.


Sardegna - Porto Liscia


Pluie


Larmes de pluie
qui montent
infinies
s'enlacent
fusionnent
pour après retomber
sur nos rêves
couler
sur nos corps
s'étaler
invisibles
sous nos pieds.

Je me suis fait pluie
pour mieux comprendre 
ce monde
et le regarder
de là-haut
pour m'y plonger
et y atterrir
pour le pénétrer,
et le traverser
et en suite
m'écouler
dans ses veines
et jaillir
quelque part
ailleurs.

Et finalement
retrouver le soleil
flotter dans l'air
léger
éphémère
monter les coupoles
escalader les montagnes
regarder vers le bas
regarder vers le haut
et en suite
redevenir nuage


28/01/10

Foyer (StG)


La chambre est encore froide.
Mais calme, apaisante.
Dehors il fait déjà noir.
Le ciel de décembre
plane menaçant sur leurs têtes
sans laisser de place aux étoiles.
L’humidité traîne dans leurs corps
et refuse de les quitter.
Les cendres encore tièdes
cachent les restes d’un feu
qui ne s’est pas laissé
étouffer par le temps:
il suffit de remuer un peu pour dégager un jet d’étincelles
qui jaillit entre les charbons rougeâtres.
La bûche bien sèche commence à s’intéresser
au craquettement des brindilles.
Les flammes s’emparent rapidement du bois,
le rongent, le mordillent.
Les corps doucement se réchauffent
par le rayonnement des flammes,
les muscles se détendent,
l’énergie recommence à courir dans leurs veines.
Une clarté éphémère accompagne leurs rêves.
Une lueur immatérielle joue sur les murs
comme dans un ballet d’ombres chinoises.
Crépitements, bruissements légers :
c’est le feu qui parle le langage des flammes.
Tout devient flou, tout s’estompe.
Les corps se laissent envahir par ce murmure enivrant.
C’est doux de se laisser aller,
de s’abandonner au bercement de ce spectacle incorporel.
Les âmes quittent les corps matériels,
s’éloignent emportées par ce flux magique de sensations,
qui se transforment en émotions,
qui s’hybrident pour créer des brillances nouvelles…
Le plafond se fend, se lézarde, se dégage.
Le ciel étoilé ouvre ses bras à leurs rêves.
Accueillant, rassurant.



Zucchero - Cosi' Celeste