20/03/14

R : laisse tomber, j’en veux plus de toi
G : et la lune, les étoiles ?
R : elles sont toujours là, n’importe qui peut les voir
G : et les paroles d’amour ?
R : elles se sont perdues dans le vent
G : je ne te crois pas
R : je ne te crois plus




Que se passe-t-il maintenant ?
- Ils se sont perdus encore une fois.

Comment cela peut arriver avec autant d’amour ?
-Il a laissé refroidir Son cœur, Elle a perdu l’espoir.

Mais comment ?
- Il a regardé en bas. Et il a vu le fil subtil de la vie sur lequel marchent les âmes, en équilibre comme sur une lame de rasoir : tant qu’on regarde devant soi, tout va bien. Mais, dès qu’on baisse le regard, on voit l’abîme qui est sous nos pieds, et on se fait engloutir. Il a exploré les frontières de l’âme et découvert combien le passage entre le bien et le mal est aisé, combien est-elle fragile la séparation entre la raison et la folie, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, la joie et la tristesse. Combien est-il facile de basculer d’un monde à l’autre. Et on se rend compte qu’il s’agit des deux faces de la même médaille. Cela suffit un moment et tout ce qu’on croit pour toujours se perd. Et qu’il n’y a personne pour t’aider à retrouver le chemin.

Alors, il est si facile de se perdre ? Un souffle de vent et on est de l’autre côté de la barrière, entraînés comme les feuilles…
- Si on le veut. Seulement si on le veut. On construit son propre destin.

Pourquoi il l’a fait ?
- Il n’arrivait pas à Lui donner ce qu’Elle valait. Il ne savait pas comment La rendre heureuse. Le temps passait et il se voyait incapable. Et ceci lui produisait une douleur immense, insupportable. Et la douleur augmentait jour après jour, et ne lui laissait pas le temps de penser, de vivre sa vie, avec Elle. La douleur était si forte qu’il avait envie de se laisser aller, de mourir.

Je savais qu’il glissait sur cette pente, mais pourquoi s’acharner contre tous ? Pourquoi brimer les sentiments, tourmenter les vies des autres, torturer soi-même ? Et surtout La martyriser.
- Pour touer un homme, il faut tuer son âme, pas son corps. D’abord l’esprit, le reste suit. L’estime en soi, les souvenirs plus aimés, les personnes plus aimés, les sentiments. Si on les efface, l’homme est réduit à un corps vide, une enveloppe asséchée. Eloigner ceux qui t’aiment, c’est le premier pas. Et plus tu les aime, plus tu dois les éloigner pour les faire souffrir, pour qu’ils aient envie de t’oublier. Pour que tu sors de leurs souvenirs. Pour que l’amour s’éteigne. Alors tu te retrouveras seul, nu, au milieu d’une pièce vide, sans couleur ni odeur. Prêt pour le saut.
C’est pour cela qu’Elle a été éloignée, à des milliers de kilomètres. Tout a été oublié, tout a disparu.

Et tout ce qui était gravé dans son cœur ?
- …

Cette musique, les étoiles, les parfums, les couleurs, le mistral nocturne, le sable chaud, l’eau transparente, les cailloux, les silences, l’odeur de l’herbe … ?
-…

Son amour pourrait lui faire retrouver le chemin …
- …

Et ces yeux ? Regarde-les, ils brillent encore d’amour.

- J’envois un ange. Le dernier.

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